An English translation of this article appears here.
Quand je me réveille, il fait noir. Il y a du verglas à cause de la neige d’hier soir et il est 6h30 du matin. Je suis à Paris en hiver.
J’arrive à la fac après une heure et demie, où il y a une petite foule et l’odeur distinct des cigarettes à l’entrée. Quelque chose de distinct est aussi les agents de sécurité, qui demande de voir nos cartes d’identité et nos sacs. Je savais qu’il faut être ponctuel, parce que deux retards ici sont l’équivalent d’une absente. Et après deux absentes, c’est l’échouement.
Heureusement, le prof n’est pas encore arrivé quand j’arrive. Il entre 40 minutes après le début désigné de la leçon.
Nous sommes tous agacés. Nous avons perdu beaucoup de temps en lui attendant, quand nous aurions pu rester au lit pendant plus de temps. Et c’était la première leçon de cette matière.
Le prof, il commence par présenter ses excuses, comme on avait attendu. Et puis, il nous dit, « Je n’habite pas à Paris, j’habite un peu loin d’ici, et je voulais prendre le train à 6h30, mais un arbre s’est tombé sur la voie ferrée ».
Je me sens un peu compatissante . À Sydney, je prends le train tous les jours, et les retards à cause du temps ne sont pas rares.
Le prof continue avec son histoire., « Et donc, j’ai fait du stop à Versailles mais quand j’y suis arrivé, les trains étaient en retard ».
Nous lui pardonnons immédiatement. Il a fait du
stop ? Je ne connais personne qui l’a jamais fait.
Le prof a envie de rattraper le temps perdu, et se présente avant de nous demander de nous présenter nous-même, d’où nous venons, et tout ça.
Et c’est comme ça que ma deuxième journée à Sciences Po commence.
Avant la rentrée, j’avais une image d’une universitaire stricte et élitiste. « Sciences Po, c’est une université prestigieuse », disent les autres étudiants d’échanges et même quelques profs. J’ai même vu cette idée dans les yeux du douanier au premier moment que je suis arrivée en France. Il voulait savoir l’université que j’avais choisie.
Sept sur huit des anciens présidents français faisaient leurs études à Sciences Po. C’est évident dans le fait qu’ici, il est gratuit d’imprimer 600 feuilles en noir et blanc à la bibliothèque depuis mon ordinateur personnel chaque année. Mais à part de ça, je dirais que cet élitisme n’existe que dans l’esprit de tout le monde.
Tous les cours ont une durée de deux heures, et la plupart de temps, il n’y a pas de pause même de dix minutes après une heure. C’est normal de commencer à 8h00, et même de finir à 21h15.
Je suis 5 cours ici, mais les heures hebdomadaires sont presque les mêmes qu’à Sydney.
Il y a des différences entre les évaluations de chaque matière par rapport à Sydney. D’abord, les présentations orales. Les présentations peuvent être jusqu’à 30 minutes dans un groupe, avec un partenaire ou individuellement. Normalement, pour chaque matière avec une présentation, il y en a une chaque semaine. Pour moi, c’est trois sur cinq, mais ce n’est pas étrange d’avoir besoin de faire un exposé pour chaque matière.
À part de ça, il y a également de dissertations à rendre, et comme un prof a dit, « Il n’y a pas d’équivalent d’une dissertation en anglais. La dissertation, c’est français, et nous en sommes fiers, c’est comme du fromage ». La dissertation, c’est un peu comme un « essay » en Australie, mais, aussi, pas comme ça du tout. Il faut être tout à fait neutre, et on ne doit que présenter des faits.
Pour conclure le semestre, il y a des examens pendant la dernière semaine, et un peu plus rarement, il y a des examens finaux. J’en avais un.
La valeur des évaluations est aussi différente. J’ai une amie qui est comme moi, étudiante d’échange, qui suivait une matière avec une valeur de participation de 50% De plus, c’est normale de ne pas avoir que r trois évaluations pour une seule matière.
Je n’ai pas autant de lectures ici, par rapport à Sydney. Je n’ai qu’une matière pour laquelle je dois faire des lectures obligatoires, et elles sont toutes environ 20 pages. Mais cela dit, j’avais de la chance. Je connais quelqu’un qui a besoin de lire environ 200 pages chaque semaine pour une matière !
En fin de compte, quand je me suis habituée à ces changements, j’étais contente du fait que la ville lumière m’attendait, avec tout sa chance.